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LA FEMME ET LE TAPIS , QUELLE RELATION ?

Avant toute chose les femmes du moyen atlas tissent les tapis comme passe-temps puis comme produit à vendre .
Elles ramènent la laine de Rabat au prix de 60 Dhs/kg, mais il se peut qu’elles préparent leur laine (tadut) elle-même en la triant et la débarrassant de ses impuretés. Ensuite, elles la lavent avec soin dans la rivière en se servant d'un panier en osier (taselite) qui laisse filtrer l’eau. Une fois la laine séchée, les femmes utilisent deux petites planches en bois garnies de clous (imchdn) pour travailler les fibres les plus courtes et les plus frisées. En faisant un mouvement de va-et-vient, elles font rapidement tourner d’une main un fuseau en bois (izdi) à la manière d’une toupie sous laquelle elles raccordent avec l’autre main une mèche obtenue grâce à une quenouille qu’elles roulent entre le pouce et l’index. La laine ainsi préparée est enfin teintée en utilisant des produits naturels afin d’avoir des couleurs vives et variées : l'orange composé à partir d'alun, de pelures d'oignons (ou bien un mélange d'henné et d’alun), le jaune composé d'alun, de fleurs d'œillets d'Inde (ou de safran et de henné), le marron composé de plante de Foua et de henné, le bleu composé à partir de lilas - nilge.
les tisseuses tissent différents types de tapis propres à Ouarzazate : 
  • Tapis des Ait Ouaouzguites  : ce tapis appartient à la région de Taznakht et est travaillé avec de la laine pure. Il contient des motifs, des lettres ou des symboles Amazigh et implique souvent 5 couleurs naturelles (noir, blanc, jaune, bleu marine, orangé). Il coûte 300 Dhs / m².
  • Hanbel leglawi (Chedwi) : tapis très fin, caractérisé par des bandes à noués et des bandes tissées; ils servent à la fois de manteaux, de couverture et de tapis de sol. On utilise souvent deux couleurs (noir et blanc). Il coute 200 Dhs / m².
  • Akhnif : basé sur le même principe que le Hanbel avec des motifs de broderie fassi; les couleurs utilisées diffèrent selon les goûts. Il coute 200 Dhs / m².
  • Hzam Ouarzazate : ceinture étroite tissée en laine avec des symboles amazigh.
  • Afaou : mélange de fils en laine fins de couleur noir et blanc ou marron.
  • Djellaba ou Selham : habits traditionnels Amazigh tissés pour les hommes en laine pure de mouton; les couleurs sont au choix.
De manière générale, la composition artistique des tapis utilise des motifs simples qui ont cependant tous une signification : - Le zigzag, un mode de voyage, représente aussi l’eau pour plus de contacts. - Le scarabée est le symbole de la protection contre le mauvais œil. - La théière en référence à l'accueil et la convivialité chers aux villageois. - Les papillons les fleurs ou les étoiles symbolisent la beauté féminine. - Les rameaux expriment les végétaux et l'arbre de vie. - Le palmier, le chameau désignent les souffrances et la patience de la femme berbère. - La fibule « Takhlalt » c’est un accessoire qui désigne la féminité et la beauté, ainsi que des motifs de tatouages. - La croix berbère, souvent au centre du tapis, rappelle l'architecture de la kasbah.

La fabrication d'un tapis demande du temps, de l’habileté et de la patience. Il convient aussi d'avoir l’œil et la main créatifs. L'objectif de ces femmes est de préserver intactes les traditions du tapis berbère et ainsi d'attirer les touristes et autres amateurs de tapis. C'est là leur moyen d'existence. Elles n’ont pas de salaire fixe mais sont rémunérées sur les commandes et les ventes de leurs produits.