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LE TISSAGE A BÉNI MELLAL


          Le secteur de l'artisanat par ses différents métiers d’art et de production, et ceux de service, joue un rôle important dans le développement socio-économique de la région Béni Mellal – Khenifra compte tenu du nombre d'exerçants maître artisans et artisans employés, et de son importante contribution à la satisfaction des besoins locaux. L’abondance de matière première conjuguée à l’accumulation d’une longue expérience artisanale et artistique, ont permis à la région de se confirmer en tant que véritable pôle producteur d’articles artisanaux à fort contenu culturel.



            L’abondance de laine naturelle, d’argile de belle qualité et d’essences forestières variées, a naturellement favorisé le développement d’un artisanat propre à la région. La Région Béni Mellal – Khenifra compte environ 45.000 artisans, dont 20412 exerçants dans l’artisanat d’art et de production, et 24.588 travaillant dans l’artisanat de services. La région est particulièrement reconnue par la qualité de son tissage, armurerie traditionnelle, poterie et céramique, et différents articles en bois.



            Les artisans travaillent généralement de manière individuelle, ou dans le cadre de TPE de 2 ou 3 employés ou organisés dans des coopératives et associations. Le volume de production est modeste mais susceptible d’être augmentés selon la demande croissante du marché et les actions de développement du secteur notamment les projets d’infrastructures et appui à la production, commercialisation et promotion, menées par le MAESS et d’autres partenaires.



             L’artisanat au niveau de la Région Béni Mellal – Khenifra est caractérisé par la richesse et la diversité de ses produits et métiers. Les produits régionaux de l’artisanat d’art et de production les plus réputés à l’échelle nationale sont :
Tissage (Bzioui) : Tissu fin et transparent, spécifique à la Région, fabriqué à base de laine et de soie naturelle. Le tissage Bzioui est utilisé principalement dans la fabrication de l’habit traditionnel marocain (Djellaba).
D’où le nom qu’il porte, le tissage bzioui est un produit ancestral et distinctif , il est pratiqué par la quasi-totalité des femmes artisans des agglomérations relevant de la commune de Bzou (plus de 23 douars comptant environ 2.000 tisseuses ) .le procédé de fabrication, depuis la préparation de la laine au tissage proprement dit , en passant par le 8 cardage de la laine - la filature … est typiquement manuel et local . le matériel utilisé est de fabrication local donc très rudimentaire. la commercialisation du produit passe aux enchères publiques hebdomadairement (dite Dlala) chaque vendredi soir au centre de Bzou.


Tissage Traditionnel : c’est une activité omniprésente en milieu rural tant sur la plaine que la montagne dans la région. Elle est menée en parallèle avec les autres travaux domestiques. Le produit est souvent commercialisé localement et dans les souks hebdomadaires de la région aussi biens dans les foires régionales et nationales. Le matériel de fabrication en l’occurrence les métiers à tisser en bois ou en fer. Les produits varient du tapis à la Handira en passant par le Hanbel – le Haddone – la djellaba – le Hayek …
On constate que le tissage traditionnel constitue le cœur de l’artisanat au sein de la direction régional de Béni Mellal, soit au niveau des artisans, des produits vendus, ou le nombre des clients qu’il surprend chaque année.
tapis sur un métier à tisser traditionnel 

Les tapis produits au niveau de la province de Béni Mellal, sont réalisés avec des nœuds symétriques, exécutés selon la technique des nœuds. Le nombre de nœuds par décimètre linéaire varie de 15 à 20 nœuds. Le nombre de fils de trames entre rangées de nœuds, varie entre 2 et 4 trames. La hauteur du chef, varie de 5 à 10 cm. Peu de tapis examinés, sont tissés avec une chaîne en poils de chèvre. La majorité des tapis sont alors tissés avec une chaîne en coton. La trame est entièrement en laine. les tisseuses exécutent les nœuds, selon la technique des nœuds symétriques appelée nœuds Ghiordèse.
la technique du nœuds Ghiordèse

Dans la mesure où ces tapis ne sont pas destinés au commerce, nous avons constaté en plus des tapis décrits ci-dessus, l’existence de tapis qui ressemblent aux hanbels. Ce sont des tissages ras, clairsemés de points noués 
Hanbel de Béni Mellal
Les tapis de famille ils s'agit de tapis possédé par des tisseuses, suite à un héritage familial .
deux spécimens ont été examinés par des experts de la direction régionale de l'artisanat à Béni Mellal, qui ont alors constaté qu'un tapis possède un chef d'oeuvre de 15 cm de longueur, avec une chaîne entièrement en poils de chèvre, une trame en laine, un nombre de fils de trames variant de 3 à 5, des franges qui ne sont pas tressées et une moquette réalisée selon la technique de nouages du nœud Ghiordés.
en outre, ce tapis présente par endroits, des nœuds montés en quinconce. Cette technique de nouage est spécifique au tapis berbère de la région de Khenifra. le deuxième tapis présente les mêmes caractéristiques avec cependant quelques différences, ainsi , sa lisière bien que tissée avec des motifs en dents de scie, n'est pas tissée a base de fil en poil de chèvre.

Le contenu artistique des tapis : les tapis destinés à la commercialisation, pour certains tapis, le champ est orné par des motifs à dimensions variables , et la disposition des motifs ne répond à aucun ordre tel la symétrie axile ou diagonale.
d'autres tapis sont ornés avec des motifs à dimensions variables, mais ordonnés selon un système de symétrie axial, dans la plus part des cas imparfaite .
on peut constater également un semblant d’encadrement, constitué par des motifs de forme triangulaire.
Les tapis tissés pour la consommation domestique ; ces tapis représentent des essais d'innovation. ils sont réalisés par les tisseuses, formées dans l’enceinte de l'ensemble de l'artisanat ou par l'association.
   
tapis de béni mellal 
Le tissage de la région de Béni Mellal ; il s'agit de tissage ras, dont la décoration est réalisée avec des motifs noués, leur ornementation se compose d'un encadrement qui délimite le champ centré d'un médaillon ou de motifs en guise de chevron ou parfois de motifs qui s'apparentent à l'écriture TIFINAGH.
Les tapis de famille ; les anciens tapis présentent deux compositions différentes. le premier tapis possède :
        - un champ encadré avec deux bandes composées chacune d'un même motif
        - une des bandes est composée d'un motif qu'on trouve dans l'ornementation des tapis citadins et ceux du haut atlas.
ils se succèdent en alternance de deux couleurs noir et orange, le champs du tapis est centré par un médaillon très dominant . cette composition ornementale est identique à celle de la fraction Zaouite Echikh   
tapis du moyen atlas 
Le deuxième tapis , bien qu'il présente une bande très étroite, encadrement son champ, celui-ci est dominé par 4 motifs disposés en bandes transversales, à raison de 1 motif par bande. un examen très rapproché, laisse voir qu'il y a deux motifs de base et un motif par chaque bandes.
Toute fois la façon dont ces éléments sont colorés laisse voir qu'il y a 4 motifs différents , On peut alors conclure que ce tapis n'a pas été conçu selon une maquette préétablie. en effet , en plus des grands motifs, trois petits motifs qui paraissent inachevés complètent le vide remplis, avant que la tisseuse termine le tissage du tapis. Curieusement, on constate à propos de l'ornementation de ce tapis, que le fond de son champ est coloré de 6 couleurs. 
ancien tapis berbère marocain 
 

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